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Comme au clair du temps que nous fûsses, se gonfle du mieux nos espoirs réalisés. J'hymne au même le tierce passé du "je", comme un gant, j'ose oserai. Car si soudain mal surprend, tristesse en fuite aux à l'heurs se forgent. Vide il faut bien. Vide entre tous autrement bien. Comme pourtant, aucun sable grain ne mousse l'écume d'une vague l'emportant.
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Il y a ce café cremé sur la table. Une grande tasse blanche, bien grande, comme celle qu'on a envie de prendre avec ses deux mains. Au pied, étendue sur la soucoupe blanche craquelée, une cuillère chromée au manche longiforme. Une main vient se recroqueviller sur l'anse, elle la soulève lentement jusqu'à la hauteur d'une bouche. Deux lèvres pulpeuses et rosées se distancent puis se collent contre les bords d'une tasse échaudée.
Un téléphone sonne derrière l'arôme du café. La gorgée se faufilant au fond de la bouche, les deux lèvres retournent s'embrasser, tandis que la tasse termine son envolée au creux de la soucoupe qui vient à nouveau de se craqueler. La cuillère rebondit sur le choc, un léger son aigu retentit. La chaleur et l'arôme se dispersent avec le vent de la pièce. Enfin, la crème se fond, absorbée.
(Photo: Dominik Kuklinski)
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Mes tristes illusions se tarissent en cette période pour le moins troublante. Berné par l'idée qu'il ne s'agit peut-être que du trois cent quatre-vingt-dix-neuvième des quatre-cent coups que ma folle jeunesse est sur le point d'achever, je chemine dans l'analogie anachronique d'une existence à dépuceler. Toujours la foutue sensation de manquer de liberté, de vouloir tester les limites de ma captivité. Et pourtant, rien ne manque plus à mon coeur indomptable que ses années où il rêvait d'être domestiqué.
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Il y aura parfois de la noirceur, de la froideur, comme un isoloir pour chacun de nous deux. Malgré le doute qui nous assaillira, malgré la double solitude qui nous conjuguera, je serai là quand tu auras besoin de moi. Tu n'auras qu'à fixer mon regard, oubliant le dédale des jours prochains, la série de nos incalculables lendemains. Et de cette noirceur, froideur anesthésiante, isoloir de nos plaisirs indomptés, naitra enfin le grand début d'un bonheur subjugué.
(Photo: Önder Turacy - Trees)
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Par un bel après-midi d'été, nous avions couru jusqu'à nous époumoner dans ce champs de fleur. Maintenant avachis tout au fond d'une luxuriante végétation parfumée, nous écoutions paisiblement la stridulation des criquets que la douce brise du vent emportait. Ta main perchée au creux de la mienne, mes doigts se glissaient sur ta peau, caressait ton sourire qu'un bonheur soudain avait insufflé. La chaleur de l'été donnait à nos corps un goût mielleux et combien particulier. Les baisers nous enflammaient, tant nos bouches ne résistaient plus au torrent de désir déferlant en nous. Et parmi ses clairières humides et ensoleillées, nous faisions l'amour entre toutes ces fleurs et une magnifique journée.
(Photo: Ron Jones - Autumn Meadow)
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